Option SENS : l’internationalisation de la formation, une opportunité adaptée au contexte pandémique
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Option SENS : l’internationalisation de la formation, une opportunité adaptée au contexte pandémique

SENS

*Cette photo a été prise avant le contexte pandémique.

Cette année, les projets de groupe prévus à l’international ont été convertis en projet d’internationalisation à domicile. L’objectif d’une série de 3 articles est de faire rayonner des projets d’internationalisation à domicile qui ont eu lieu cette année au sein du Cégep.

Au cours de la dernière année, des idées innovantes et inspirantes sur de nouvelles façon d’aborder l’international et l’interculturel ont été développées. 

Depuis l’année dernière, la pandémie de COVID-19 a chamboulé bien des choses dans les projets internationaux du collège. Une fois de plus cette année, l’Option SENS (Sensibilisation aux échanges Nord-Sud) a dû, à regret, annoncer aux 18 étudiants et étudiantes que le stage prévu au printemps était annulé.

Avancer à tâtons

Dès la session d’automne, nous avons modifié le projet de stage à l’international (initialement prévu pour la Bolivie) et opté pour la Côte-Nord, au Québec. Notre souhait était de développer un stage en milieu autochtone, avec la collaboration de communautés innues de cette région du Nitassinan québécois. D’échanges Nord-Sud, le projet deviendrait donc Sud-Nord!

L’incertitude quant à notre possibilité de partir en stage s’est étirée jusqu’en avril 2021 et, entre temps, il fallait trouver un plan B (ou C ou D…) afin d’atteindre nos objectifs pédagogiques et parascolaires. Les quatre enseignants et enseignantes responsables du projet de l’Option SENS ont donc songé à des moyens de susciter les échanges, tout au long de l’année, entre les étudiants et les étudiantes du groupe, mais aussi avec nos alliés des Premières Nations, sur le terrain. Tout un défi, car comment créer des liens véritables en mode virtuel, ou à distance?

Garder un SENS

Malgré les nombreux ajustements que la pandémie nous a imposés, les bases fondamentales du projet ont été conservées. Comme toujours, l’Option SENS est un projet de groupe permettant aux étudiants et aux étudiantes ainsi qu’aux enseignants et enseignantes de travailler conjointement en permettant une collaboration étroite et en créant des liens qui, bien souvent, perdurent au-delà des études collégiales. De plus, SENS a toujours représenté une motivation supplémentaire pour les participants et participantes, ce qui favorise grandement la persévérance et la diplomation. L’année covidienne a démontré, plus que jamais, la force d’un tel projet mobilisateur. Durant toute l’année, les étudiants et les étudiantes ont souvent témoigné de cette impression que SENS donnait un sens à leurs études collégiales.

Finir l’année en beauté… malgré tout

Tout au long de la session d’hiver, les étudiants et les étudiantes de l’Option SENS inscrits au cours de Démarche d’intégration des acquis en Sciences humaines planchent sur un travail de recherche qualitative individuel de longue haleine leur permettant d’approfondir un sujet lié au milieu de stage. Il s’agit du cours synthèse de programme, qui est obligatoire pour l’obtention du DEC en Sciences humaines. Il est habituellement prévu que les participants et participantes de l’Option SENS partent en stage munis d’une hypothèse de recherche qu’ils ont développée dans ce cours au fil de la session. Un des objectifs du stage est d’aller « confronter » la théorie (travail conceptuel) à leurs observations in situ en suscitant les échanges avec les acteurs et actrices du milieu.

Puisque cette année, nous restions sagement à Montréal, nous avons proposé au groupe l’idée folle de préparer, dans un très court délai, un colloque en ligne portant sur les enjeux autochtones du Québec. Les étudiants et les étudiants ont accepté et se sont lancés dans cette aventure ! Trois axes ont été dégagés pour regrouper les sujets de recherche, à savoir Arts, cultures et traditions, Justice, santé et société et Éducation et société. Ces derniers sont devenus les thèmes des panels proposés dans le colloque À la rencontre de l’autre : colloque sur les réalités autochtones du Québec. Huit panélistes de divers horizons académiques et professionnels ont été choisis en regard des thèmes proposés. La participation de membres issus de communautés autochtones était un impératif pour chacun des panels. Ces trois rencontres ont eu lieu les 14 et 21 mai derniers, rassemblant plus d’une cinquantaine de personnes de la communauté et du public.

Les étudiants et les étudiantes ont dû redoubler d’ardeur dans une fin de session hors du commun et peuvent être très fiers de leur implication et de leur capacité d’adaptation dans cette expérience enrichissante. Par ailleurs, ils et elles ont profité de cette occasion pour remettre l’ensemble des 3 500 $, amassés durant l’année, à sept différents organismes qui œuvrent auprès de communautés autochtones du Québec.

Pour la suite du monde de SENS

Le travail accompli durant l’année pandémique n’aura pas été de tout repos. Les revirements de situation ont été nombreux, mais tout ce travail n’a pas été fait en vain. D’abord, parce que lors de nos rencontres à distance des vendredis, nous avons pu tisser des liens avec des partenaires et des actrices et acteurs autochtones inspirants. L’équipe professorale sera enthousiaste à continuer à développer et consolider ces riches rencontres. Également, la planification du stage sur la Côte-Nord-Nitassinan qui a été grandement entamée cette année sera récupérée afin de réaliser un stage hors du commun pour la cohorte 2021-22.

Et maintenant, si nous nous projetons plus loin et voyons pour l’horizon 2023 qu’un retour en Amérique latine devient réaliste, nous n’oublierons pas les liens tissés avec nos concitoyens et nos concitoyennes des Premières Nations du Québec. Et c’est ainsi qu’on peut voir se parachever un vieux rêve qu’à travers l’Option SENS, nous puissions contribuer à affermir les ponts entre nos « compañeros » autochtones du Sud et nos sœurs et frères des Premières Nations du Nord.

À propos des auteurs 

Co-responsable de l’option SENS

Co-responsable de l’option SENS