On ne peut plus rien faire!
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On ne peut plus rien faire!

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Du 26 au 30 août 2019, c’est la semaine de prévention des violences à caractère sexuel au cégep de Saint-Laurent. Pour l’occasion, plusieurs activités sont offertes gratuitement aux étudiants et étudiantes du cégep ainsi qu’aux membres du personnel. N’hésitez pas à en profiter! Pour plus d’information, cliquez ici.

 

C’est vrai, certaines choses qui étaient tolérées avant ne le sont plus nécessairement aujourd’hui. Par exemple, avant 1983, il était toléré et même légal pour un mari de forcer sa femme à avoir une relation sexuelle. Aujourd’hui, ce même comportement est considéré comme un acte criminel. D’autres comportements qui étaient considérés comme du flirt dans le passé ne sont désormais plus acceptés, par exemple siffler quelqu’un dans la rue ou insister pour qu’une personne sorte avec vous.


Mais est-ce que ça veut dire qu’on ne peut plus rien faire?

Non! Il est toujours possible de draguer, d’aborder une personne que l’on trouve attirante, ou encore de toucher quelqu’un. Par contre, les limites de l’autre personne doivent être absolument respectées. Lorsqu’on initie un contact (physique ou non), la personne qui le reçoit n’est encore une fois pas obligée d’y répondre de façon positive. Ce n’est pas à vous à juger si la personne a raison d’être inconfortable ou non. Si quelqu’un n’est pas à l’aise avec un comportement, ça devrait être suffisant pour te convaincre de cesser cette action.

De plus, tout est une question de contexte. Un comportement peut être très adéquat dans un contexte précis, alors qu’il ne l’est pas dans un autre.

Voici quelques exemples:

OK

Tenir la main de ton chum au cinéma

PAS OK

Prendre la main de l’inconnu à côté de toi au cinéma

OK

Embrasser ta blonde quand tu rentres de travailler

PAS OK

Embrasser la caissière du IGA lorsque tu entres dans l’épicerie

OK

Prendre une photo de ton enfant de 3 ans qui joue dans sa petite piscine

PAS OK

Prendre une photo de l’enfant de 3 ans de ton voisin qui joue dans sa piscine, à travers la clôture

OK

Dire à ton chum qu’il a de belles fesses dans ses nouveaux pantalons

PAS OK

Dire à ton médecin qu’il a de belles fesses dans son sarrau

OK

Te coller sur ton partenaire et lui exprimer ton envie de faire l’amour

PAS OK

Te coller sur une personne inconnue dans le métro et lui faire sentir ton érection

OK

Proposer à une personne de rentrer chez toi après une soirée de rapprochements physiques enthousiastes et mutuels

PAS OK

Proposer à une personne de rentrer chez toi après 4 refus de sa part

OK

Envoyer une photo de tes organes génitaux à une personne qui en a fait la demande

PAS OK

Envoyer une photo de tes organes génitaux à une personne comme introduction

* Attention, même dans des contextes favorables, il est impératif de s’assurer du consentement de l’autre personne. Même si cette personne est votre meilleur.e ami.e, votre mère, votre chum. Si cette personne vous exprime son inconfort, il en est de votre responsabilité de vous arrêter.

 

 

Envie d’en savoir plus sur les violences à caractère sexuel et les façons de les contrer? Consulte cette page!

Réagir à un refus

Se faire refuser quelque chose qu’on souhaite, ce n’est pas agréable. Mais sais-tu ce qui est encore moins agréable? Se faire imposer quelque chose qu’on ne souhaite pas!

Malgré la frustration, la tristesse ou la déception ressentie, rappelle-toi que la personne ne te doit rien. Ni un sourire, ni une réaction positive, ni une conversation. Si tu n’obtiens pas ce que tu souhaitais à la base, ta réaction t’appartient et il n’en revient à personne d’autre de gérer tes propres émotions.

Voici quelques mises en situation. Comment réagir?

  • Je demande à une personne d’enlever ses écouteurs dans l’autobus parce que je veux lui parler et lui dire de façon respectueuse que je la trouve attirante. Elle détourne son regard et ne répond pas à ma demande.
  • Je dis à un collègue de travail qu’il est de mon goût. Il me répond que ce n’est pas approprié.
  • La personne sur qui j’ai un kick me demande d’arrêter de lui parler car elle trouve que je suis insistant.e.
  • Avec toute la meilleure intention du monde, je complimente la tenue d’une personne dans la rue. Celle-ci me dit fermement qu’elle n’est pas intéressé.e.
  • Pour féliciter mon collègue de sa promotion, je le serre dans mes bras. Celui-ci recule brusquement et me dit : «Touche-moi pas s’il te plaît».
  • Je propose à la personne sur qui j’ai un kick de m’accompagner à un party ce vendredi soir. Elle me répond qu’elle ne peut pas car elle doit s’occuper de son chien alors que je sais pertinemment qu’elle n’a pas de chien.
  • Après une soirée de rapprochements mutuels et enthousiastes, ma date me propose de rentrer chez elle. Une fois rendus dans sa chambre, on commence à s’embrasser et à se déshabiller. Elle s’arrête soudainement et dit : «Je ne suis pas sûre que c’est une bonne idée, je pense qu’on devrait arrêter».
  • Je viens d’obtenir un match sur Tinder (yay!). J’envoie un «Hey! Ça va» à la personne pour me présenter. Je vois que la personne a lu mon message, mais ne me répond pas, même après plusieurs heures.
  • Un collègue de classe que je ne connais pas vraiment me dit que ma blague est vraiment déplacée et sexiste.

 

 

À propos de l’auteure

Josiane Turcotte est intervenante psychosociale au Service aux étudiants et aux étudiantes du cégep de Saint-Laurent. Elle s’intéresse aux enjeux féministes et queer et travaille à prévenir et combattre les violences à caractère sexuel. Elle s’efforce à lutter contre le sexisme et autres égalités, une joke de mononcle à la fois. 😉