Cet article de blogue fait partie de la campagne de valorisation du français du cégep de Saint-Laurent.
On entend souvent dire que les étudiants du collégial devraient maîtriser la langue française. Après être passés à travers le primaire et le secondaire, ne devraient-ils pas avoir bien acquis les notions grammaticales ?
Il semble que ce soit plus compliqué que ça…
Dans un article du Courrier international, on explique que nous ne maîtriserions parfaitement notre langue maternelle qu’à l’âge de 30 ans environ ! Le cerveau aurait donc besoin de plusieurs années pour bien consolider tous les apprentissages relatifs à la langue.
La lecture de cet article m’a rappelé nombre de personnes qui, au fil des années, m’ont parlé de leur rapport à l’écrit. Combien m’ont avoué qu’ils n’étaient pas particulièrement bons en français au collégial, mais qu’ils se sont néanmoins grandement améliorés ? Des collègues m’ont aussi raconté qu’ils avaient vu s’améliorer la qualité des courriels qu’ils reçoivent d’anciens étudiants avec lesquels ils sont restés en contact. Pour être honnête, je dois admettre que lorsque je relis mes propres travaux du cégep, je ne peux que constater la fragilité de mon écriture à cette époque !
Magie ? Non : processus naturel ! Il s’agit simplement du fonctionnement normal du cerveau qui, bien caché sous notre cuir chevelu, travaille sans relâche à intégrer toutes les règles de la grammaire française. Évidemment, pour que l’opération puisse se faire, il faut que l’information s’y rende, au cerveau ! Viser à s’améliorer maintenant est garant d’une consolidation future.
Envie d’en savoir plus sur les mesures d’aide en français? Consulte cette page!
Et le vocabulaire, dans tout ça ?
Les étudiants ont à intégrer des quantités considérables de nouveaux mots propres à leur programme d’études. En effet, que ce soit en français ou dans toute autre discipline, les savoirs passent beaucoup par le vocabulaire. Qu’en est-il lorsqu’on vieillit ? Entre 30 et 40 ans, on apprendrait l’équivalent d’un mot nouveau par jour, c’est-à-dire qu’on ajouterait environ 4000 termes à notre lexique personnel en une seule décennie ! Et il n’est pas question, ici, des gens qui utilisent le dictionnaire comme lecture de chevet ! Impressionnant, n’est-ce pas ?
Fait intéressant
On considère que le vocabulaire usuel de la langue française compte environ 30 000 mots.
Le petit robert nous offre autour de 60 000 mots alors que le dictionnaire usito (créé au québec) atteint quelques 80 000 entrées!
La langue anglaise, quant à elle, en compte environ 200 000.
> Pour aller plus loin
J’espère que de savoir que l’apprentissage de la langue se poursuit de manière importante tout au long de notre vie saura en rassurer plusieurs !
Cela ne signifie évidemment pas qu’il ne faille plus faire d’efforts, au contraire ! Cela signifie simplement que si tu n’atteins pas la perfection sur le plan de la langue dans tes travaux et tes examens, tu peux être un peu indulgent envers toi-même. Il faut toujours continuer à viser une amélioration de son français et continuer d’être curieux à l’idée d’apprendre la signification et l’utilisation de nouveaux termes.
Le cégep est l’endroit tout désigné pour profiter des ressources et de l’aide disponibles : abuses-en !
À propos de l’auteure
Annie Gingras est enseignante de littérature au département de français du cégep de Saint-Laurent depuis une quinzaine d’années. Elle affectionne la littérature contemporaine et s’intéresse beaucoup à la bande dessinée. Responsable de la valorisation de la langue au collège depuis quelques années, elle cherche à mieux comprendre comment soutenir les étudiants en difficulté en lecture et en écriture dans toutes les disciplines, entre autres en trouvant des stratégies pour améliorer leur niveau de littératie.
Sur une île déserte, elle apporterait certainement Les Hauts de Hurlevent de Brontë, les romans de Baricco, quelques bandes dessinées, Le jardinier-maraîcher de Jean-Martin Fortier et une pelle… Parce qu’il faut bien savoir allier ses passions littéraires et son côté pratico-pratique!